Naguère limité à la sphère intime et secrète du couple, le sexe serait-il devenu aujourd’hui un « fait social », au même titre que le chômage ou le divorce ?
Qui dit « fait social », dit collectif, événement dépendant d’un groupe d’individu indéterminé, compris comme une entité et non comme une individualité.
Le sexe se serait-il « généralisé » ?
Il semblerait que, d’un certain point de vue adopté aujourd’hui – si l’on en croit ce que les médias distillent à longueur d’année et ce que les réseaux sociaux ou de rencontres (qui ont aujourd’hui le vent en poupe) entraînent comme comportement via le Net – qu’effectivement, le sexe soit devenu une sorte de « fait social » à part entière et qu’il puisse être désormais étudié comme tel.
Par sa facilité d’accès, Internet contribue de façon importante à diversifier et élargir des contacts avec le monde entier.
On ne se rencontre plus seulement dans le milieu du travail ou lors d’activités sportives, culturelles ou de loisirs, mais bel et bien davantage de chez soi, devant son écran d’ordinateur.
Les personnes disposent de moins en moins le temps pour se rencontrer, étant donné un rythme de vie de plus en plus frénétique, ce qui laisse de moins en moins d’occasions pour aller à la rencontre de l’autre et se donner du temps pour faire connaissance.
En accélérant la démarche, Internet a libéré la parole, mais aussi les actes, en faisant tomber plus rapidement et plus facilement les barrières sociales et/ou éducatives érigées par les individus entre eux.
En libérant la parole et en permettant de s’approprier de nouveaux codes de fonctionnement sociaux, le Net a aussi ouvert une porte sur une sexualité plus directe, moins culpabilisante et dédramatisée.
La sexualité a pu ainsi émerger peu à peu de la sphère privée d’où elle ne sortait que rarement pour devenir une activité à part entière, relayée par tout un système médiatico-commercial et de loisirs qui l’ont précipitée au rang d’une industrie rentable.
Ne serait-ce que par l’avènement de certains réseaux sociaux et de sites spécialisés qui ont fait du sexe une vraie manne en matière de gain et de popularité, jusqu’à considérer qu’il puisse devenir un loisir comme les autres… Mais ils ne sont pas les seuls. Ainsi, depuis quelques années a-t-on vu se déployer à grand renfort de publicité, un engouement pour des jeux sexuels diversifiés et à portée de tous comme les sex-toys. Ceux-ci se sont démocratisés et se vendent aujourd’hui en supermarché ou dans quelque boutique de luxe bien connue…
De même, le film pornographique et toute l’industrie du sexe n’est-elle plus exclusivement réservée à quelques individus aux moeurs particulières ou « ghettoisés », mais bien à tout-un-chacun, de la secrétaire à l’ouvrière (mariée ou pas), en passant par le cadre supérieur BCBG…
Les émissions de radio ou de télévision ont pris le relai depuis une décennie au moins pour devenir le témoin d’expériences et de questionnements liés à la sexualité… La presse magazine, elle aussi a marqué un regain d’intérêt pour ce sujet avec lequel elle alimente régulièrement ses pages avec toujours beaucoup de succès auprès des lecteurs que le sujet intéresse.
La « libération sexuelle » n’aurait donc pas épuisé le sujet ?
De plus en plus d’individus de tout âge, de tout sexe et de toute catégorie sociale semblent très demandeurs d’informations sur le thème et cela suscite l’intérêt des sociologues et des psychologues de tous les pays. Car, ce « fait social » semble avoir gagné le monde entier et n’est pas prêt de s’affaiblir.
Aujourd’hui, les langues se délient et on parle peut-être plus facilement du sexe que d’autres sujets plus secrets comme l’amour, le travail ou la famille.
Le sexe serait-il à ce point banalisé ?
Il semblerait davantage considéré aujourd’hui comme un moyen d’expression et de partage, nous concernant tous et susceptible de toucher tout le monde.
Devenu une expérience universelle et indubitable, le sexe appréhendé aujourd’hui comme un « fait social » avéré n’empêche toutefois pas de tomber amoureux …